2007 août 21

Travaux d'été

Le tour du propriétaire

Les murs des maisons afghanes...

Les murs des maisons afghanes sont montés de briques crues ou cuites et posés sur des fondations de pierre vive. Quand la brique est cuite, ces constructions peuvent passer les siècles avec succès, si tant est que le toit en soit soigneusement entretenu. Ici en effet, pas de tuiles ni d'ardoises, mais des terrasses en terre battue posées sur une armature de bambous. Pour peu que les propriétaires aient négligé de redonner un coup de neuf au revêtement, l'hiver se passera à poser des seaux sous les gouttières. Une autre technique consiste à tendre au plafond une toile de plastique recevant les fuites et les menant à une ficelle qui descend dans une bouteille au sol, dans un coin de la pièce. Pour éviter le déshonneur de ce système D local, le propriétaire se doit de passer une partie de son été à du "guelkâri", du travail de boue...

Dans les jardins, les ruelles, donc, fleurissent les tas de paille hâchée, de boue et parfois de ciment (quand on est un peu plus aisé) que l'on va pelleter pour en garnir les toîts, en revêtir les murs et parfois en colmater les innombrables brêches que la guerre laisse encore un peu partout. On peut se faire aider d'ouvriers journaliers, mais le plus souvent les hommes de la maison rentrent de leur travail quotidien pour exécuter eux-mêmes l'ensemble des tâches nécessaires : achat des matériaux, transport depuis le lieu d'achat (souvent à pied ou à vélo), assemblage, mise en place, nettoyage. Cela peut prendre des semaines, et peut même se compliquer d'obligations d'hospitalité que rien n'entravera, traditions obligent.

Alors pourtant que je rendais visite à des amis en plein travaux, il y a trois jours, j'ai eu la surprise de me voir pousser gentiment vers la sortie : "Il faut partir, vous n'êtes pas en sécurité ici !" C'est que la radio venait d'annoncer qu'une étrangère avait été enlevée en plein Kaboul, dans un restaurant de la ville. La police lançait une opération de fouilles pour la retrouver. Je n'ai pas su si c'était la hantise que des rapteurs potentiels m'aient vue entrer chez eux, ou plutôt la crainte que la police ne m'y trouve et puisse se méprendre sur la situation qui avait poussé mes hôtes à ce comportement pour le moins étrange.

Mais je comprends mieux maintenant : "Maintenant on a toujours peur pour quelque chose..."

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