2015 juin 11

Kaboul, printemps 2005

Zoo de Kaboul
Je serais bien en peine de vous donner des nouvelles du zoo ces jours-ci. La ville a perdu sa belle humeur, ses habitants retombent progressivement dans la déchéance ou la déréliction. La bulle de l'aide internationale s'est dégonflée, et elle a servi les seuls intérêts des donateurs, trop intéressés à piller les ressources inexploitées du pays et indifférents aux difficultés de la population.

Rue des potiers, ShahrAgha Moi-même, en dépit de ma détermination, je me laisse grignoter par le rabâchage sécuritaire, et n'ose plus circuler dans ces lieux où régnaient l'optimisme des premières années, comme la rue des potiers du quartier Shahr-Agha. Beaucoup de mes amis afghans qui se réjouissaient de faire les honneurs de leur pays il y dix ans sont maintenant repartis vers des destinations plus stables. Et ceux qui restent n'osent plus se montrer avec des étrangers, par crainte de la vindicte des insurgés. Ici même, sur ce blog, il m'a été enjoint de retirer toute photo qui permettrait d'identifier des personnes avec qui j'ai travaillé...!

Quartier populaire de Kaboul
Il y avait bien sûr de grandes interrogations à l'époque. Pour moi, cette photo à la volée au cour d'un déplacement vers le sud de la ville est une énigme. Je ne l'avais pas publiée alors parce que je ne savais pas quoi en penser. Il fait très chaud. Ces fillettes sont à l'ombre devant une porte ouverte au coin d'une ruelle, à l'entrée d'un chantier. Elles regardent fixement les voitures qui passent, avec l'intensité qui marque tellement un étranger. Que font-elles là ?

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