2007 juin 8

Sher Darwaza : la muraille de Kaboul

(Presque) en haut de Sher Darwaza

Ca avait été difficile d'obtenir l'autorisation du chef de la sécurité, qui n'avait approuvé qu'après avoir obtenu des services de déminage l'assurance que tout le chemin était sain. Et pourtant, vous ne verrez pas aujourd'hui de photo du mur de Kaboul...

... parce que j'ai calé avant d'arriver au bout de la ballade. C'est qu'il faut grimper quatre cents mètres de dénivelé (en partant de 1800 mètres déjà), et mes artères n'ont pas supporté le rythme du solide groupe de sportifs qui avait lancé l'idée.

Nous avions été déposés à la lisière d'un des innombrables cimetières, à moitié terrains vagues, qui festonnent les faubourgs de Kaboul, au pied de Sher Darwaza, ou "la porte du lion". Car tel est le nom de la montagne qui surplombe la vieille ville du côté sud. Ce grand mur géologique a été amélioré au cinq/sixième siècle (les chroniques de la conquête musulmane en font déjà état) d'un énorme rempart de six mètres de haut et quatre de large qui en suit la ligne de crête.

Casse-cou

A peine entamions-nous l'ascension que nous avons dû nous écarter pour laisser passage à une bruyante équipée de gamins qui dévalaient la montagne à brouette. Ils allaient tellement vite que je croyais ne pas avoir réussi à les capter ! Ca m'a rappelé des descentes de téléphérique dans le jardin du Couvent.

Tout le long du chemin, nous avons croisé des enfants portant l'eau jusqu'à leur maison à flanc de montagne, à bout de bras pour certains, à dos d'âne pour les plus chanceux. J'imagine d'ailleurs que ceux de la brouette partaient justement en chercher, de l'eau... Nous avons été hélés par les riverains qui nous offraient le thé. Nous avons été gentiment harcelés par tous ceux qui voulaient être sur les photos.

A mi-hauteur déjà, je me faisais distancer... J'ai réussi à me hisser jusqu'à l'arête, histoire d'immortaliser l'événement.

Mare aux canards

Et de là, on aperçoit le marais envahi d'algues qui est tout ce qui reste du lac de Hashmat Khan, où les rois allaient chasser le canard.

Sur le derrière, c'est plus sûr

Je suis redescendue à mon rythme. J'ai salué les matrones et envié les fillettes qui se laissent glisser dans la pente sur le derrière. J'ai plaint une autre, qui montait en soufflant encore plus fort que moi à l'aller. Et je garde une fois de plus cette étrange perception du courage serein avec lequel les familles qui vivent accrochées aux montagnes semblent s'y trouver bien, alors que le confort le plus élémentaire chez nous leur est inconnu.

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