2015 avr. 11
Tapis afghan
12:36 - Par Gauhar - Saison 11 - Lien permanent
On aurait envie de se rouler sur le velours des parcelles soigneusement
travaillées qui déroulent à l'infini un tapis aux motifs mystérieux comme un
code secret. Le message qu'il porte, c'est celui de la rareté de l'eau. Ici, la
majorité des cultures sont lalmi, elles dépendent des pluies de
printemps pour arriver à maturité. Il suffit d'une saison plus sèche qu'à
l'ordinaire pour plonger tout un district dans la misère.
Alors que nous parlions de justice pour les mineurs avec notre assemblée de
fiers notables, leur réponse était sans équivoque : la majorité des
conflits où l'on trouve des enfants sont le produit de difficultés économiques.
Chez eux, justement, la source se trouve à plusieurs kilomètres du village, les
enfants sont chargés d'y conduire les ânes pour approvisionner le foyer. Quand
il faut faire la queue pendant des heures avant d'arriver à la pompe, les
disputes sont fréquentes, et parfois fatales.
Sur la route du retour, il a les enfants qui vont à l'école, et ceux qui vont à
l'eau... mais ce sont les mêmes. Comme l'école est organisée par
demies-journées - on est du matin ou de l'après-midi - cela laisse à tous le
temps de contribuer à l'économie familiale. En matière d'égalité, on peut
s'inquiéter que les petites filles portent un uniforme austère alors que les
garçons gambadent librement. On peut aussi veiller à l'amélioration des
conditions sociales pour que leur environnement à tous se rapproche de celui
des petits européens.