2016 janv. 10

A tire d'aile

Constructions au nord de l'aéroport de Kaboul
Ce furent deux mois bien remplis et plutôt agités. Sur cette période, Kaboul a été soumise à cinq tremblements de terre, une attaque à la roquette, six attentats suicide au véhicule piégé, les nouvelles de perte de contrôle d’une dizaine de districts dans tout le pays, trois heures chaque jour de coupures d’électricité tournantes quoiqu’imprévisibles, une déconnexion d’internet toutes les vingt minutes sur le réseau 3G, des embouteillages biquotidiens aux heures de pointe, une rupture de câble réseau international, une quantité innombrable d’événements familiaux imprévisibles, aucune chute de neige, et beaucoup de paroles creuses concernant les pourparlers de paix, la situation sécuritaire ou le développement économique. L’ensemble appose aux différentes rencontres une difficulté certaine pour nos interlocuteurs à rester focalisés sur des questions précises, ainsi qu'une propension à rechercher des dérivatifs auprès des représentants du monde qui leur est inaccessible.

On les aime. On reviendra. Et au moment du départ, on se réjouit des péripéties somme toute bénignes. Le vol est retardé de quatre heures parce qu'il faut changer d'avion et en faire venir un autre d'Istanbul ? Cela prouve le sérieux de la compagnie à laquelle on confie son transport. Et de surcroit cela permet un décollage à une heure inhabituelle avec un ensoleillement parfait pour les photos. Au nord de l'aéroport se profile une nouvelle ville, née de la pression démographique de millions de déplacés venus chercher à la capitale les promesses du développement économique, là où l'espace n'était, il y a dix ans, dérangé que par les compétitions de bouzkachi.

Koh-e Paghman
Ensuite c'est le déroulé des magnifiques montagnes couvertes de neige, dont on suit la progression avec le coucher du soleil. Quand on atteint Istanbul, la nuit vient de tomber, et la ville projette toutes ses lumières dans un kaléidoscope géant. On sait qu'on n'aura qu'une demi-heure pour changer de vol, et on a la chance d’attraper la correspondance ! Alors on considère comme un avantage supplémentaire que son bagage n'y ai pas, lui, fait le transfert en même temps... puisqu'il arrivera tout seul à votre porte le lendemain matin, livré par les équipes de l'aéroport, ce qui vous évite d'avoir à trimballer vous-même les trente kilos de menus cadeaux qu'il contient ;)

A vous revoir, les Kaboulis !
Lumières d'Istanbul

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