2007 fév. 16

Chindawal et le marché aux oiseaux

Pour visiter le plus vieux quartier de Kaboul, il faut d'abord prévoir des gardes du corps : il est vivement déconseillé aux femmes de s'y promener seules. C'est donc encadrées de Baz Mahammad, notre chauffeur, et d'Ehsan, le chef de mission, que nous avons ce matin découvert les enfilades de ruelles à demi-enterrées de Chindawal. Pourquoi portes et passages y sont-ils si bas ? J'ai d'abord pensé que c'était par raison de sécurité...

... comme pour les poternes des châteaux-forts du Moyen-Age : si la porte est basse, tout arrivant est obligé de se baisser, et présente donc son cou à la sentinelle... J'ai ensuite constaté qu'en fait c'est le sol des ruelles qui a été rehaussé par des siècles de boue ! La preuve en est que certaines portes sont, elles, à hauteur normale pour êre franchies tête haute, parce que les habitants de la maison qu'elles ouvrent ont pris soin de dégager l'accès devant leur seuil en ménageant un petit escalier de briques pour contenir la boue de la rue.

Porte à Chindawal

Les portes elles-mêmes présentent quelques caractéristiques qui méritent d'être signalées. Tout d'abord, elles sont munies de chaînes et cadenas pour être fermées de l'extérieur, notamment quand le maître de maison s'absente en laissant ses femmes. De plus, elles arborent généralement des heurtoirs, parce qu'en l'absence d'électricité c'est encore le moyen le plus pratique pour se faire annoncer. La porte ci-dessus en a deux, dont les bruits différents avertiront les habitants du sexe du visiteur : les hommes auront pris soin d'utiliser le heurtoir long, et les femmes le heurtoir rond... Ainsi c'est un habitant du même sexe qui viendra ouvrir la porte, et la pudeur des uns et des autres aura été respectée !

Portraits de Chindawal...
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Scène du marché aux oiseaux...
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Commentaires

1

Génial ce quartier !! voilà les quelques notes que j'avais prises il y a déjà 8 mois !
KABOUL : "Certaines rues ont vraiment du charme, comme cet étroit passage où nous admirons des centaines d'oiseaux (hupettes, perroquets, tourterelles, canaris…) superposés dans des cages, elles-mêmes entassées dans de petites cahuttes, aux rez-de-chaussée de vieilles maisons traditionnelles.
Les marchands sont tout sourire, jusqu'au prix que nous annonçons. A partir de là, c'est sérieux. Soit ils s'alignent, soit nous restons fermes, faisons mine de partir jusqu'à ce que, lassés, ils nous rappellent et flanchent. C'est un exercice amusant au cours duquel un attroupement étonné se forme autour de nous."
Merci de ces superbes extraits de vie en image ! A bientôt, Nicolas.

Le lundi 19 février 2007, 11:04 par Nico

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