2007 mar. 17

Fin de saison

Heathrow, Londres

Il fallait bien que je repasse par Dubaï ! Il est dix heures locales, j'ai parcouru dans tous les sens les interminables galeries marchandes où je n'ai pas manqué de me lester de quelques babioles. J'ai arpenté les travées de portes d'embarquement ombragées de magnifiques palmiers en plastique...

... en cherchant à ralentir mon pas afin de tuer les six heures de temps de transit. Et je suis tombée par hasard sur le coin de restauration : me voilà rassassiée d'une pizza qui pourrait faire concurrence à Pizza Hut, ne serait-ce l'absence totale de sel ou d'épices dans l'assaisonnement.

A croire qu'ici tout est aseptisé afin de préserver la pureté des passants. Enfin, plutôt des habitants, ceux qui promènent leur djellabas immaculées au milieu de la foule des passagers, suivis d'ombres noires des pieds à la tête dont seuls les yeux témoignent qu'elles sont humaines. Ceux qui se font véhiculer d'une salle VIP à leur porte d'embarquement dans de petites voitures électriques qui couinent pour qu'on leur dégage le passage. Ceux qui regardent d'un air hautain les péquenots en transit qui s'allongent sous une couverture tirée sur le carrelage au lieu d'aller honorer de leurs économies les boutiques du miracle émirati.

Mes deux semaines de vacances tombent à l'époque de Naw Roz, le nouvel an afghan qui se fête avec le printemps. A Kaboul, pourtant, c'est encore quasiment l'hiver. Les montagnes sont zébrées des congères qui blanchissent leurs flancs nord, alors que les flancs sud ont maintenant verdi sous le soleil. Il gèle la nuit, alors que dans la journée l'action conjuguée de l'altitude et de la latitude nous offre des températures dignes d'un été normand... quand le soleil daigne se montrer.

Aujourd'hui à Kaboul, c'était la grisaille des frimas de printemps, oubliés dès que nous avons grimpé les paliers du vol vers Dubaï. En-dessous de nous, la mer blanche des nuages alternait avec la mer rayée blanche et noire des montagnes. Et puis il y a eu le néant complet de la brume au-dessus de la mer, la vraie, celle du golfe persique, dans lequel nous avons plongé avant d'atterrir à Dubaï : la petite appréhension qui m'a saisie s'est dissipée seulement quand le sillage d'écume d'un ferry a posé un repère dans le coton qui nous entourait. Et quand le pilote a trouvé l'aéroport au bout du blanc, j'ai eu envie d'applaudir.

Demain, je pose le pied à Paris avec un rhume carabiné, alors que je me suis portée comme un charme ces derniers mois. Fin de Saison 3.

Commentaires

1

Bienvenue au pays, profites bien de tes vacances !

Le samedi 17 mars 2007, 21:59 par Hugues

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