2011 nov. 30

L'adieu à Nijrab : nous sommes tous des femmes afghanes !

...rendre visite aux amis ?

La vallée de Nijrab par-delà les murs

A l'été 2010, fraîchement débarquée à Nijrab, je déclarais à qui voulait bien l'entendre que les militaires partiraient, mais que mon ambition était de rester, ou en tous cas de pouvoir continuer après leur départ à rendre visite aux amis que j'aurais faits dans la vallée.

Ouverture de formation SeLJuKas

Le constat est décevant. Les occasions de créer des liens ont été rares, et le deviennent de plus en plus. Il y a bien quelques acteurs locaux de la justice qui me reconnaissent et m'accueillent avec intérêt, sinon avec sympathie, et d'ailleurs dimanche dernier à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de la première session de formation du programme SeLJuKaS j'en ai salué certains. Mais il m'est impossible de les rencontrer sur leur terrain, parce strictement exclu par les règles de sécurité qui sont imposées aux ressortissants français travaillant en Afghanistan pour les intérêts de la République. Le mot d'ordre est : "zéro otage, zéro perte, zéro risque."

Aujourd'hui, alors que j'arpentais le camp à la recherche de ma photo d'adieux, c'est la tristesse qui dominait. Bien sûr, les montagnes sont toujours là, dans leur superbe indifférence au-dessus des vallées soigneusement entretenues. Bien sûr, les hélicoptères continuent à amener leur lot de personnalités de tous poils aussi curieuses des "bonnes pratiques de terrain" que désireuses d'échapper pour quelques heures à la pollution des enclaves kaboulies.

Mais en fin de compte, quelle différence y a-t-il entre les contingents consignés sur leurs bases pour éviter au chef de l'Etat d'affronter l'opinion publique à laquelle on a servi la fable d'une situation assainie, et les femmes afghanes enfermées dans leurs maisons pour préserver l'honneur du chef de famille ?

La vallée de Nijrab par-delà les murs

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