2012 mai 19
Du haut de Bibi Mahruh
11:28 - Par Gauhar - Saison 7 - Lien permanent
Ce matin l'occasion était idéale. Il avait plu les trois derniers jours, et
l'aube se préparait dans toute sa splendeur, plutôt que voilée de la poussière
portée par les vents du nord. Il n'avait pas plu pendant la nuit, ce qui
promettait des sentiers secs, accessibles au marcheur matutinal. Et surtout,
j'étais réveillée bien avant que le soleil ne dépasse de la colline, sous mes
fenêtres. Alors j'ai rapidement avalé un verre de thé, enfilé mes vêtements sur
mon pyjama et dégringolé l'escalier, juste à temps pour passer le portail alors
que le vieux Baba relevait son fils à la garde... (NB: Ce chenapan est censé
rester éveillé toute la nuit pour ouvrir aux habitants... ce qui m'a valu à
l'occasion de retourner coucher chez les amis avec qui j'avais passé la soirée,
quand la pesanteur de son sommeil surpassait le poids de sa responsabilité ;)
)
J'ai cherché mon chemin au milieu des poppy palaces - ces demeures à
la pakistanaise qui ont poussé comme des champignons :smoky: au cours des
dernières années, témoignant du sens des affaires, sinon de l'entregent, de
leurs propriétaires - jusqu'aux ruelles traditionelles qui festonnent la
'colline à face de lune'. Puis j'ai pénétré dans l'enceinte murée du cimetière
accroché à ses flancs, dans le même mouvement que ceux qui la traversent en
vaquant à leurs occupations quotidiennes - jeunes joggeurs espérant émuler les
équipes nationales de sport de haut niveau, groupes serrés d'enfants sur le
chemin de l'école, familles venues se recueillir dans le souvenir d'un disparu,
femmes se pressant vers leur gagne-pain, berger poussant ses moutons en pâture
dans l'herbe ou dans les décharges du quartier - tout un petit monde que
j'observais jusque-là depuis ma fenêtre, et qui m'a témoigné de la
bienveillance quand je me suis approchée.
La journée sera belle !