2012 juin 13

Hommage national

Hommage national

Quatre soldats français de plus morts en Afghanistan, c'est quatre morts de trop. Comme sont de trop les 87 morts de militaires français depuis le début de l'intervention internationale, et les centaines de blessés qui s'y ajoutent. Comme sont de trop les 1827 morts et 15460 blessés militaires américains, ou encore les victimes civiles afghanes estimées à environ 15000 morts depuis le 9 octobre 2001, date du début des opérations sur le sol afghan, sans oublier les centaines de milliers de blessés, déplacés, réfugiés ou handicapés à vie.

La guerre n'a jamais été une solution, et en particulier contre le terrorisme qu'elle ne fait qu'exacerber dans une posture nihiliste. Le territoire où vivent les populations qu'on appelle Afghans depuis la création d'un Etat en 1747 a toujours été le lieu d'affrontement d'empires qui les dépassaient. Ces menaces perpétuelles ont imbriqué leur marque sur le mode de vie des habitants, aussi féroces pour leurs adversaires qu'ils sont accueillants pour leurs amis, capables de subsister dans un dénuement extrême qui est en fait le fondement de leur survie. L'Afghanistan n'est qu'un exemple de ces lieux du monde où se joue le futur de l'humanité, sa capacité à vivre ensemble dans la solidarité et la diversité.

Le Pentagone a rendu publique le 9 juin dernier une information passée largement inaperçue : le suicide est devenu en 2012 la première cause de mortalité chez les militaires d'active américains, dépassant pour la première fois, après une augmentation régulière de sa prévalence, le nombre des morts au combat. Ceux-là aussi sont, sans doute, des morts en trop.

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