2015 juin 12
Transports
09:30 - Par Gauhar - Saison 11 - Lien permanent
Qui a connu le train en Afghanistan ? La ligne de tramway voulue par
l'émir Amanullah reliait son tout nouveau palais de Darulaman et le centre de
Kaboul, sept kilomètres plus au nord. C'était un produit de l'industrie
allemande, que les ingénieurs afghans ont fièrement inauguré par bel été, avant
que les voies ne fussent emportées par la saison humide qui suivit. A la chute
d'Amanullah, les rames furent entreposées dans le jardin du musée, où elles
sont encore.
Cet essai a symbolisé l'impossibilité de l'Afghanistan à s'ouvrir aux
transports ferroviaires. C'est que chacune de ses frontières est dotée d'une
infrastructure aux normes différentes de celle de toutes les autres. Pour
devenir une zone de transit, les Afghans devraient mettre en place des outils
de compatibilité qui n'existent pas ailleurs. Les travaux internationaux lancés
en 2010 ont choisi l'écartement standard de 1,435 mètre, que la Chine est seule
à utiliser parmi les voisins. C'est l'archétype d'une zone de marge, de
fracture, d'un état-tampon.
Alors, entretemps, ce sont les camions qui transportent. De toutes les
couleurs...
En tous lieux, avec tous types de chargements...
Les chauffeurs sont fiers de leurs décorations...
...et partageant les aléas de la vie nomade.
Mais dix ans plus tard, les vieux camions ont disparu, pour être remplacés par
des monstres modernes.