2015 déc. 29
Karatchi
13:49 - Par Gauhar - Saison 12 - Lien permanent
Quand un enfant travailleur vous parle de karatchi, il ne pense pas à
la grande ville portuaire du sud du Pakistan, où pourtant peut-être il est né
quand sa famille était en exil. Non, il s'agit bien plutôt de la carriole
ambulante qu'il pousse, seul, avec son père ou avec un patron d'occasion. Ils
sont omniprésents dans les rues de la ville, autant d'étals soigneusement
présentés qui fournissent l'essentiel de l'approvisionnement des familles
populaires. Ces commerces ne sont soumis à d'autre réglementation que le bon
vouloir du policier qui régente le coin de trottoir où l'on s'arrêtera, au
besoin en lui graissant la patte.
La semaine dernière, dans les centres d'accueil de jour d'Afghanistan Demain, à
YakaTut près de l'aéroport, à DehMazang à flanc de la montagne de la télé ou à
ChehelSetoun au sud de la ville - où certains d'entre eux bénéficient de cours
de rattrapage scolaire pour réintégrer l'école publique - ils étaient plusieurs
à nous expliquer leurs horaires : levé à six heures - il fait encore noir
- pour se mettre en route le ventre creux vers la ville en poussant sa charge,
et espérer se trouver à l'endroit convoité à l'heure de pointe (huit heures);
de longues heures à attendre le chaland dans le froid avant d'être libéré pour
rejoindre le centre à treize heures et y trouver enfin son premier repas de la
journée. Et pour ce labeur, rapporter à sa famille entre 70 et 150 afghanis par
jour, entre un et deux dollars.
Il me semble bien reconnaître le sourire de ce vaillant garçon partageant avec
son père les devoirs de l'économie familiale.
PS qui n'a rien à voir : voici sur internet
le résultat de la consultation dont je vous parlais la semaine dernière :)
La chère Anastasia reprend les termes tels quels, puis interprète comme elle
l'entend, mais pouvait-on s'attendre à autre chose...? Merci Google Alerts de
m'avoir... alertée ;)