2016 avr. 29
Fin de semaine
14:34 - Par Gauhar - Saison 13 - Lien permanent
S'assurer de la compagnie d'un ami de confiance. Déambuler dans le soleil de
printemps le long des allées du parc. Constater la fermeture du restaurant
qu'on avait ciblé. Se rabattre sur l'étal aux fumets odorants du meilleur
grilleur de kababs de Kaboul. Embarquer de quoi nourrir un régiment. Remonter
avec un plaisir anticipé vers l'ombre de son salon pour déguster l'aubaine,
accompagnée de salades de saison. Plaisir parfait pour un jour de repos
kabouli.
En cerise sur le gateau, cette
enne-plus-une-ième rencontre avec le petit ânier chineur, qu'on a déjà eu le
bonheur de vous présenter ici et ici :) Mon ami Djan
en profite pour lui demander s'il va à l'école : oui, en niveau 8 (classe
de 4ème).
Notre conversation ensuite porta sur le sort de ces enfants qui traînent les
rues pour apporter un revenu de complément à leurs familles, quand ils n'en
sont pas les seuls soutiens. Quelle que soit la situation individuelle de
l'enfant - même totalement privé de parent au premier degré - les relations
traditionnelles de solidarité font qu'il existe toujours une maison pour
l'accueillir la nuit. Mais cela n'exclut pas les situations d'exploitation
abusive, ou de nécessité économique passant avant l'éducation. Comment alors
faire parvenir à l'unité économique une aide qui permette la bonne
scolarisation de l'enfant en évitant que cette aide soit détournée à d'autres
usages ? C'est toute la problématique de l'étude que j'entreprend.
Accessoirement, après notre bon repas au calme de mon salon en terrasse
surviennent quelques questions de fond : y a-t-il une chance que mes
travaux actuels apportent une quelconque amélioration à la situation
afghane ? Est-ce seulement un fantasme d'occidentale protégée par son
statut ? Est-il moral de vivre à Kaboul avec mon revenu de riche (?!)
retraitée ? Serait-il plus moral de ne plus venir en
Afghanistan ?