2007 août 10

Djirga de paix

Badauds au spectacle

Depuis hier nous sommes bloqués au bureau...

Depuis hier nous sommes bloqués au bureau... ou à la maison, au choix, puisque nous habitons et travaillons au même endroit. Nous sommes à dix minutes à pied de la tente de la Loya Djirga, où s'étaient tenues en leur temps les assemblées qui avaient mis en place le nouveau régime afghan et où se tient actuellement la rencontre pakistano-afghane de chefs tribaux des deux pays. Le quartier est bouclé, car les autorités afghanes craignent les attaques des talibans et autres extrémistes. Ils n'ont pas été conviés à ces palabres parce que, justement, il s'agit ici de trouver un moyen d'éliminer des "hôtes indésirables".

La rue qui monte de chez nous à l'hôtel Intercontinental est décorée d'oriflammes aux armes des deux pays. Cette voie habituellement très passante ne voit passer maintenant que les véhicules des délégués. Les curieux comme moi peuvent circuler à pied ou à bicyclette, sous l'oeil goguenard des riverains désoeuvrés. A ce même coin de rue sur mon chemin entre le bureau et la maison de MRCA, il y a deux ans, je prenais des photos des affiches des candidats aux élections législatives. Ca n'a pas beaucoup changé, sauf que le bitume de la chaussée est tout neuf, et qu'il y a maintenant des noms aux rues : celle-ci est la rue "Gauhar Chad" ...!

Les Kaboulis ne prêtent pas beaucoup d'importance à l'initiative de paix du président Karzaï. Pour les Tadjiks ou les moudjahiddin, comme je viens de l'entendre encore aujourd'hui, c'est "un truc de Pachtouns". Les Pachtouns, justement, n'y croient pas beaucoup plus, parce que toutes les parties concernées ne sont pas présentes. L'objet d'une djirga serait de trouver entre des adversaires jusque-là irréductibles un accord fondé sur les règles du pachtounwali, le code tribal, afin de mettre un terme aux hostilités. Mes amis pourtant veulent bien admettre qu'au moins ce "show" pourrait mettre en évidence que les terroristes d'Al Qaïda et les fondamentalistes talibans sont hétérogènes aux traditions tribales.

Ma petite ballade jusqu'en haut de la rue m'a cependant permis de constater les progrès de la ville : les routes, les boutiques, les maisons, la verdure. Espérons donc que cette tendance aura raison des traditions belliqueuses du pays.

PS qui n'a rien à voir (quoique...): grace aux fonctions statistiques fournies par l'hébergeur de ce blog, je peux tracer les indésirables qui s'amusent à placer des liens pornographiques ou pédophiles sur mes billets concernant les enfants afghans. Le jour où j'en aurai marre de les effacer pour rester dans la tradition humaniste qui m'anime, je pourrais lancer une offensive punitive contre ces malotrus. A bon entendeur !

Commentaires

1

quelles ont été les conclusions de cette djirga ???
bise, nico.


Réponse de Gauhar: Beaucoup de langue de bois... et un tout petit espoir dans la reconnaissance publique par le Pakistan de sa responsabilité dans la situation actuelle. Bises.

Le mardi 4 septembre 2007, 15:15 par Nico

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